Coordination Internationale des Alpes Occidentales

Historique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Note Gouvernement wallon

21/12/2014 19:00

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Historique

Dans ce village de l’entité d’Antoing, à deux pas de Tournai, à la frontière française, le Prince de Ligne et les promoteurs qui  l’entourent voulaient créer, sur 350 hectares des terres princières, un « centre européen des sports de glisse ». Ils ont déposé leur projet auprès du Gouvernement wallon en juillet 2005, espérant obtenir la modification du plan de secteur nécessaire à la réalisation de leur projet.

La résistance s’organise

En 2005 s’est constituée la Coordination Internationale des Alpes Occidentales (C.I.A.O.) pour s’opposer à ce projet, plus pharaonique que princier, et tenter de le rendre plus transparent, ses promoteurs et les communes voisines voulant visiblement rester discrets et silencieux le plus longtemps possible.

Face à l’opposition qu’a suscitée leur projet, les promoteurs l’ont pudiquement rebaptisé « Centre de Loisirs Nature et Sports ».

Premiers avis critiques

Malgré un premier avis très critique du Parc Naturel des Plaines de l’Escaut (décembre 2005), le Gouvernement wallon a donné son accord à la procédure de révision de plan de secteur (avril 2006).

L’étude d’incidences sur l’environnement a été effectuée au premier semestre 2007. Ses résultats étaient accablants pour ce projet et pointaient de très nombreuses nuisances et d’innombrables incohérences avec les politiques menées par ailleurs.

La CRAT (la Commission Régionale d’Aménagement du Territoire) a formulé, suite à cette étude, des remarques défavorables sur le projet.

Révision du projet

Les promoteurs ont revu leur copie, essayant d’y mettre un peu plus de vert : ils parlaient alors d’un « centre européen des sports de nature et de glisse » et ont diminué la superficie de 350 à 229 hectares. Le projet s’éloignait un peu de la forêt de Flines  (classée Natura 2000) pour s’étirer le long du Grand Large à Péronnes.

Sur demande du Gouvernement wallon, les promoteurs ont supprimé de leur projet leur « tour de glisse » : dominant la plaine de l’Escaut de 67 m, elle devait offrir deux pistes aux skieurs du plat pays. Ils maintenaient cependant alors leurs projets de pistes de snow board, de ski de fond, leur stade de patinage et leur parc aquatique. Auxquels devaient s’ajouter, notamment, un grand hôtel, des restaurants, 840 cottages (ne dites surtout pas bungalows !), des salles de congrès, un musée des sports olympiques, des boutiques, des infrastructures permettant la pratique de 24 sports, etc. Bref, la ville à la campagne ! L’air y est quand même plus pur ! 

Avalanche de critiques

Le Gouvernement wallon a fait réaliser un complément à l’étude d’incidences sur l’environnement. A la suite duquel, il a adopté, fin 2008, un projet de modification de plan de secteur qui a été soumis à enquête publique en février-mars 2009.

Près de 5300 courriers défavorables au projet ont été envoyés aux communes par 3300 citoyens.

Leurs arguments portaient essentiellement sur les impacts du projet en matière

  • d’environnement : faune et flore, eau, zones Natura 2000 ;
  • de mobilité ;
  • de consommation d’énergie et de production de CO2 ;
  • d’aménagement du territoire ;
  • d’incohérences avec les politiques des deux parcs naturels ;
  • de nuisances de chantier.

Une compilation des avis a été réalisée et présentée lors d'une séance publique.

De nombreux citoyens remettaient en question les compensations alternatives proposées.

Diverses instances se sont également exprimées en défaveur du projet ou, à tout le moins, de manière très critiques.

La Commune de Péruwelz a remis un avis défavorable, basé notamment sur la non adéquation du projet avec le plan de gestion du PNPE et avec l’article 1er du CWATUP, sur les risques en matière de bodiversité, d’eau, de mobilité.

La Commune de Brunehaut a remis un avis défavorable à la partie sud du projet, notamment pour protéger le village de Laplaigne et pour diminuer le trafic sur la RN507. Pour la partie nord, son avis était favorable pour autant que le problème de mobilité soit réglé et qu’une densité d’habitat soit imposée dans le projet.

La Commune d’Antoing a remis un avis favorable conditionné notamment au maintien des zones d’intérêt paysager en bordure des voies d’eau. Elle s’inquiètait de l’imprécision des chiffres en matière d’emploi et estimait floue et inquiétante la notion de développement progressif.

Inter-Environnement Wallonie (qui regroupe 150 associations au service de l’environnement) s’est dit « surpris de voir le Gouvernement wallon poursuivre la réalisation de ce projet artificiel, énergivore et générateur d’exclusions ». IEW s’est montré très critique vis-à-vis du projet pour ses impacts sur la nappe, sur la nature et sur la circulation automobile, réfutait les compensations alternatives proposées et (se) posait des questions sur les plus values d’urbanisme que générerait ce projet.

La Préfecture de la Région Nord-Pas-de-Calais estimait ne pas pouvoir remettre un avis favorable à ce stade en raison des nombreuses interrogations que suscitait ce projet au niveau de son impact sur l’environnement du territoire français. Elle relevait des manques d’études notamment en ce qui concerne les ressources en eau et les milieux naturels.

La Région Nord-Pas-de-Calais n’a pas remis d’avis sur le dossier final, mais rappelait ses courriers des 12 décembre 2006 et 26 mai 2008, défavorables au projet.

Le Parc Naturel régional Scarpe – Escaut a remis un avis défavorable, désapprouvant toute une série d’impacts du projet sur le plan de la nature. Il demandait la réalisation d’une étude d’incidences du projet sur la zone de protection spéciale « Vallée de la Scarpe et de l’Escaut ». Il soulignait les contradictions de ce projet avec les principes du Parc Naturel Scarpe-Escaut et du Parc naturel transfrontalier en construction. Et le considérait comme incompatible avec le plan climat territorial du Parc naturel.

La Commune de Flines-les-Mortagne a remis un avis défavorable à cause du risque de perte du label pour le parc régional, de l’impact du projet sur la forêt classée Natura 2000, des risques en matière d’eau et de biodiversité et d’enclavement de la commune.

La Fédération régionale Nord Nature (qui regroupe 53 associations de protection de la nature et de l’environnement du Nord–Pas-de- Calais) a remis un avis défavorable, axé sur les impacts du projet sur la faune, la flore, la nappe phréatique et les risques que ce projet ferait courir au projet de parc naturel transfrontalier.

Hélène Flautre, député au Parlement européen, a remis un  avis déforable .

La Commission locale de l’Eau (SAGE – Scarpe Aval) a souhaité la réalisation d’une étude d’incidences du projet sur la zone de protection spéciale « Vallée de la Scarpe et de l’Escaut ».

Le Conseil wallon de l'Environnement et du Développement durable (CWEDD) a rendu un aHirondelle de rivagevis défavorable considérant que le projet de plan de secteur "est incompatible avec la plupart des options régionales en matière d'aménagement du territoire, de biodiversité, d'énergie, de paysage et de tourisme". (voir sur ce site l'avis complet du CWEDD, dans le chapitre Positions)

La Direction Générale des Ressources naturelles et de l'Environnement (DGRNE - l'administration qualifiée en la matière) a remis, elle aussi, un avis défavorable en juillet.

En juin 2009, c'est la Commission de Gestion du Parc Naturel des Plaines de l’Escaut qui a rendu à l’unanimité un avis défavorable sur le projet de révision du plan de secteur. Elle considérait que le projet est incompatible avec le Parc naturel transfrontalier du Hainaut et contradictoire au plan de gestion du PNPE, notamment en matière de développement rural et économique et de conservation de la nature. (voir sur ce site l'avis complet du PNPE, dans le chapitre Positions).

Enfin, contre toute attente, de manière totalement scandaleuse et contradictoire avec tous les avis rendus et ses propres remarques précédentes, la CRAT (Commission régionale d’Aménagement du Territoire) a remis un avis favorable à la modification du plan de secteur.
 

Décision du Gouvernement wallon

Le Gouvernement wallon a heureusement pris en compte tous les avis reçus.

Le 1er avril 2010, il a marqué son accord pour une modification du plan de secteur pour un projet ramené à un total de 110 hectares (plutôt que 350), dont une zone de loisirs de 55 ha (plutôt que 90).

La partie sud, comme le souhaitaient de très nombreux acteurs, dont la CIAO, est totalement préservée. Seule la partie nord est concernée par le projet. Les espaces les plus sensibles sont ainsi protégés.

Les activités aberrantes, de type neige, glace et tropiques, ont fondu comme neige au soleil. Oubliés « les tropiques et la montagne ».

Selon le cadrage du Gouvernement, le centre de loisirs devrait être précurseur au niveau énergétique, en tendant vers le zéro-CO2.

En matière de mobilité, le centre ne comportera plus qu’un seul parking d’une capacité de 750 places (plutôt que deux, pour un total de 4000 véhicules). Et un parking de dissuasion devrait être mis en place, avec l’obligation d’une desserte bus payée par l’exploitant, et plus tard des navettes fluviales.

Phase suivante : le R.U.E.